5/05/2015

L’histoire de L’institution Scolaire et Universitaire Galatasaray

Par Hesna Begüm Özel

Fondé le 14 avril 1992 à l’initiative de certains anciens diplômés du Lycée, par un accord international, l’université Galatasaray a une histoire de plus de 500 ans.

L’université où l’on étudie est l’une des plus prestigieuses universités en Turquie et accueille cette année 3 980 étudiantset 200 enseignants francophones. Par opposition aux universités comme d’Istanbul, de Marmara et du Bosphore, c'est une université relativement nouvelle puisqu’elle a été fondée le 14 Avril 1992. Mais elle a une histoire qui remonte au 15ème siècle.  Si vous êtes curieux de processus de l’établissement de notre université, par la lecture de cet article, vous apprendrez assez.

‘Galata Saray’s avant Galatasaray

Depuis ses premiers jours, l’objectif principal de l’école qui se trouvait à Galatasaray d’aujourd’hui (Beyoğlu) a peu changé ; elle a été fondée en 1481 par le Sultan Beyazıt II pour former les futurs cadres administratifs. Après le Tanzimat, elle a toujours été le symbole de l’occidentalisation et de la modernisation ; Galata Saray (le palais de Galata) a d’abord été transformé en Grande école impériale de médecine et après, en 1868 mekteb-i sultani (l’école impériale) a été ouvert sous l’ordre le Sultan Abdulaziz dont l’enseignement était en français. En 1874, trois grandes écoles (d’administration, de droit et des lettres) ont été introduites à nouveau par lui, à la modèle de la Sorbonne afin de créer les ‘élites’ de l’Empire. Après la fondation de la République, mekteb-i sultani est devenu un lycée mais a maintenu son statut et sa mission. 


Les personnages et le processus 

Le lycée de Galatasaray a formé les fondateurs de l’université Galatasaray. Fonder une université francophone était un projet qui a commencé à l’initiative de certains anciens diplômés du Lycée. İnan Kıraç, le président de la fondation pour l’Education de Galatasaray (GEV- Galatasaray Eğitim Vakfı en turc, fondé en 1981) et membre de la famille Koç et du groupe Koç Holding, a développé l’idée d’ouvrir d’une université francophone qui a été reçu très positivement dans la communauté des  «Galatasarayli».

Les négociations sur la mise en place d’un enseignement supérieur francophone ont commencé début 1987. Mais c’est seulement en 1989 qu’un programme détaillé été préparé par « la commission université »sous la direction de Yiğit Okur, le vice-président de la fondation, afin d'être envoyé aux autorités turques et françaises.

Les membres de la commission étaient les Professeurs Yıldızhan Yayla, Barlas Tolan, Erdoğan Teziç,  Tahsin Yücel, Niyazi Öktem, Ethem Tolga, Haluk Erkut et Levent Dilmaç. Parmi d’autres, Barlas Tolan, sociologue, Coşkun Kırca, tête politique et l’ambassadeur de Canada, Yıldızhan Yayla, le professeur de droit et le futur recteur de GSU ont pris un rôle actif dans la réalisation de ce projet qui a reçu le soutien des autorités aussi bien en France qu’en Turquie.

Après que le Président turc de l’époque,Turgut Özal, avait parlé du projet lors d’une entrevue à l’Elysée avec François Mitterrand, le Président français, en juin 1991, une commission tripartite (fondation Galatasaray, Ministère del’Education Nationale, Affaires étrangères) a été créée pour étudier la faisabilité d’une université francophone. Au nom de la fondation, Coşkun Kırca s’est rendu à Paris pour rencontrer M. Bayens, chargé de mission auprès du Directeur Général des Relations culturelles scientifiques et techniques du Ministère des Affaires étrangères. Malgré le manque d’enthousiasme des français et de son approche purement financière, le  Ministère a accepté de former une commission mixte francoturque destinée à travailler uniquement sur ce projet. Enfin, grâce aux efforts du Premier ministre d'alors Mesut Yılmaz avant la chute de son gouvernement, le protocole d’accord relatif à l’Université a été signé le 6 décembre 1991 par les délégations française et turque.

Les Critères et/ou les Obstacles

Cependantrien n’était encore certain au début de l’année 1992.Il fallait encore remplir un grand nombre de conditions exigées aussi bien par la Direction des Fondations (VAKIF) que par l’YÖK (l’autorité de tutelle des universités) et que par le Parlement. De la part de l’YÖK, pour autoriser la création d’une université, il faut que l’université possède des bâtiments et prouve que les étudiants peuvent être logés, et qu’une bibliothèque existe. Aucune de ces conditions n’étaient remplies.

Pour créer une université de fondation, qui était le plan initial, une autorisation préalable de la direction des VAKIF est nécessaire, il doit exister une déclaration d’intention, la définition d’une personnalité juridique, une publication au journal officiel, et un conseil d’orientation de cinq personnes doit être nommé. 

En outre, le chiffre des besoins de l’Université avait été estimé à 38 millions de francs. Sinon, la fondation doit disposer en banque de revenus garantis correspondant à 20% du budget annuel de l’établissement. Ce n’était pas le cas. De plus, du côté de certaines associations des anciens au sein de Galatasaray, des divergences existaient. Pour le côté français aussi, les objectifs et le cout étaient encore trop flous. 

Malgré tous ces obstacles, le Président Demirel a accordé publiquement son soutien au projet en Janvier 1992 et déclaré qu’il émettait une loi spéciale pour accélérer le processus. La fondation a eu de la chance puisqu’elle a obtenu  une décision venue du plus haut niveau, aussi de la part de la présidence française, sans avoir à négocier avec les différentes administrations françaises et turques.

D’E.E.I.G à GSU : La Mission de Galatasaraylı 

La fin heureuse est arrivée quand François Mitterrand a fait une visite au lycée Galatasaray le 14 Avril 1992 au cours de laquelle un protocole a été signé  par les Ministres des affaires étrangères des deux pays, Hikmet Çetin et Roland Dumas, dans le cadre d’une cérémonie qui a donné naissance à l'Établissement d'enseignement intégré de Galatasaray ( E.E.I.G, en turc G.E.Ö.K), qui réunit l'école primaire, le lycée et l'université.

Ce projet a été rendu possible par la répartition des charges du travail entre la partie turque et française: la partie turque a pris en charge les investissements (construction, équipements), tandis que la France a fourni les enseignants.

Qu’est-ce que c’était le sens et le but de cet enseignement « complet » ? Qui devait être un Galatasaraylı? E.E.I.G. déclare sa mission à «former des jeunes qui soient fidèles aux principes de la République nationale une et indivisible, en particulier à ceux de l’état laïque et démocratique, dévoués à la patrie avec un sens aigu de responsabilité, imbus des valeurs rationnelles critiques et tolérantes de la civilisation occidentale» et à «maîtriser les connaissances technologiques modernes aussi bien que le savoir nécessaire pour la gestion rationnelle et productive

Galatasaray a pris sa dernière forme 25 mois après sa création. En Juin 1994, E.E.I.G. s’est transformé avec le statut d'université publique et a pris le nom d’Université Galatasaray, couramment appelée « GSÜ ». Les autres institutions d’enseignement au nom de Galatasaray sont directement rattachées au Rectorat de GSÜ. 

Aujourd’hui, GSÜ continue sa mission d’éducation dans les bâtiments (sauf dans celui qui a brûlé en 2013)  qui s’appellent Feriye Sarayları à Ortaköy, construit en 1872 et dans le campus Yiğit Okur ouvert en 2006 le long dela rue Çırağan. GSÜ a cinq facultés, 9 départements, 2 instituts et 3 centres de recherche. 

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